L'anti-somnambulique
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Publications de P-J Dessertine

Philosophie de l'écologie

Extrait

Extraits :

1. Position et signification de la liberté de l'homme

2. Possibilité de la mercatocratie

3. Le travail contre l'œuvre

4. La technique comme symptôme d'un rapport passionnel à la nature

Table des matières

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Pourquoi l’homme épuise-t-il sa planète ? – Résumé

  L’homme contemporain vit dans l’irrationalité. Il sait combien ses comportements sont dommageables à sa planète. Mais il s’avère incapable de les réformer. Pourquoi en est-il ainsi ?
  Ce n’est pas par fatalité. Les rapports que l'homme établit avec son environnement naturel sont libres : le propre de l’espèce humaine n’est-il pas sa capacité de se soustraire aux finalités de la biosphère pour suivre ses propres fins ?
  L’homme peut donc être condamné moralement pour ses méfaits sur la biosphère. Mais au nom de quel principe ? Ce doit être un principe universel fondé sur la raison. Il ne peut être que « le principe de responsabilité » de Hans Jonas : par ses agissements l'homme contemporain est condamnable car il compromet, pour lui-même et ses descendants, une vie authentiquement humaine sur Terre.
  Cependant cette responsabilité doit être modulée en fonction du pouvoir social de l'individu. C’est ici qu’il faut remarquer le caractère « mercatocratique » de notre société – ce sont les marchands qui ont le pouvoir. Ce sont eux qui, dans leur passion pour la valeur d’échange, impulsent un activisme généralisé des hommes sur leur environnement.
  Il importe alors de comprendre comment la figure du marchand en est venu à dominer la société. Le pouvoir marchand ne s’est imposé que difficilement, à partir de la fin du XVIII° siècle, non pas tant contre l’ancien régime fondé sur les valeurs guerrières et religieuses, mais contre un autre projet porté par les ouvriers et artisans, fondé sur les valeurs de l’œuvre. Celles-ci sont l’égalité, la coopération, le partage ; elles ont été en particulier représentées, au XIX° siècle, par l’anarchisme et le socialisme dit « utopique ».
  Hannah Arendt explique que l’œuvre est l’activité qui enrichit le monde commun des hommes ; elle l’oppose au travail qui se contente de pourvoir aux nécessités de la vie, et qui, pour cela, détruit par consommation ce qu’il élabore. Or, l’œuvre, parce qu’elle vise un partage culturel, n’implique pas la destruction de son produit, mais sa durabilité. Contrairement au travail, l’œuvre ne peut engendrer un activisme qui épuise la planète.
  La mercatocratie a réussi à imposé une société de travail généralisé parce qu’elle se nourrit du flux incessant des marchandises produites et consommées. Pour cela, elle a fait partager mondialement sa passion pour la valeur d'échange.
  Mais comment cela a-t-il été possible? Comment tant d'hommes en arrivent-ils à consumer leur énergie vitale dans le travail-consommation, comme s’ils étaient des nécessiteux, alors même qu'ils sont dans une situation d'abondance de biens ? L'effet de la domination marchande ne suffit pas en rendre compte, il faut solliciter des caractères propres à l'existence humaine.
  L'ontogénèse nous apprend que le premier contact du nouveau-né avec la nature est angoissant. La phylogénèse nous montre la permanence d'un effort d'habitation de l'espace illimité par l'espèce humaine, comme la persistance d'une situation d'exil en cet espace. L'invention technique apparaît alors comme la solution rationnelle que s'est donnée l’humanité pour avoir prise sur son environnement. Mais l'histoire montre que cette maîtrise technique a été régulièrement mise en défaut par les avanies que la nature a fait subir aux hommes.
  Ainsi, les rapports de l'homme à la nature doivent être rapportés à un lourd vécu passionnel hérité du passé de l'espèce. C'est par celui-ci qu'il faut rendre compte de son investissement sur la technique. Celle-ci a toujours été la réponse par laquelle l'homme s’est imposé dans la nature hostile. Mais, bien plus, depuis la révolution scientifique moderne et l'avènement de la technoscience, elle symbolise le renversement d'un rapport de domination au bénéfice de l'homme.
  C'est ainsi que le marchand, passionné de valeur d'échange, a su exploiter le rapport passionnel de l'individu à la nature pour qu’il valorise les marchandises, dans leur différentiel technique, comme des biens qui lui sont vitaux.


Scolaires

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Pierre-Jean Dessertine

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